mercredi 30 mars 2016

Les passants de Lisbonne, Philippe BESSON

Résumé


« On ne renonce jamais vraiment, on a besoin de croire que tout n'est pas perdu, on se rattache à un fil, même le plus ténu, même le plus fragile. On se répète que l'autre va finir par revenir. On l'attend. On se déteste d'attendre mais c'est moins pénible que l'abandon, que la résignation totale. Voilà : on attend quelqu'un qui ne reviendra probablement pas. »
Hélène a vu en direct à la télévision les images d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis.
Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture.
Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler.
Une seule question les taraude : comment affronter la disparition de l'être aimé ? Et le manque ?
Au fil de leurs déambulations dans cette ville mélancolique, dont la fameuse saudade imprègne chacune des ruelles tortueuses, ne cherchent-ils pas à panser leurs blessures et à s'intéresser, de nouveau, aux vivants ?



Avis


Philippe Besson est un auteur que j'adore depuis de nombreuses années. Tous les ans, il sort un nouveau roman en janvier, et tous les ans, je cours l'acheter. Puis, j'attends quelques semaines ou mois et je le dévore, bien souvent d'une traite. Et puis, j'attends de nombreux mois et janvier est de retour!

Philippe Besson écrit presque toujours le même roman je trouve, celui de l'absence, du manque, de l'amour perdu. Et à chaque fois, c'est une nouvelle réécriture qui m'emporte. Cette fois-ci, c'est Hélène et Mathieu qui sont dans la tourmente, d'abord chacun de leur côté, puis ensemble, pour mieux avancer.

Hélène a "perdu" son mari, l'a perdu de vue, sûrement pour toujours, lors de ce terrible tremblement de terre. Après de longs moments durant lesquels il est porté disparu, elle décide de partir. Lisbonne est presque choisie hasard, presque mais pas totalement... Mathieu, lui, n'a pas perdu de vue mais il a trouvé au contraire, trouvé une lettre de rupture et l'incompréhension. Et lui aussi, il va s'en aller pour Lisbonne. Mais pour lui non plus, ce n'est pas une ville du hasard.

J'aime vraiment l'écriture de Philippe Besson, elle est assez reconnaissable je trouve, par ses jolies phrases mélancoliques, presque poétiques. Et qui nous plongent totalement dans l'état d'esprit des personnages. Hélène est une femme forte mais dont la tristesse est peinte sur son visage, dans ses gestes, elle s'y complaît d'ailleurs. Mathieu, lui, préfère à tout cela le monde de la nuit qui lui permet d'échapper pour quelques heures à sa tristesse et au manque. Mais les deux ne peuvent que se comprendre et peut-être se soutenir, s'aider un peu...

Un très beau roman mélancolique, que j'ai beaucoup aimé mais pas mon préféré de Philippe Besson!

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